La psychogénéalogie, un véritable atout dans la quête de soi

Et si notre vie et nos réactions étaient dictées en partie par nos ascendants ? Est-ce que le prénom qui nous a été donné était celui d’un parent mort, ou du frère mort avant notre naissance peut influencer notre vie ? Et si la maladie dont je souffre venait de secrets ou de non-dits familiaux ? Est- ce que je répète le schéma des femmes de ma famille ? Voilà autant de questions auxquelles la psychogénéalogie ou le transgénérationnel répondent.

MEDICAL

Alexandrine Louvié

2/10/2023

Sommaire

1.Qu'est-ce que la psychogénéalogie ?

2.L'héritage de mes ascendants est-il une fatalité ?

3.Ces loyautés inconscientes

4.Comment briser les schémas ?

5.Les outils systémiques

6.L'accompagnement, la base de tout

Qu'est-ce que la psychogénéalogie ?

La psychogénéalogie ou le transgénérationnel sont en réalité des synonymes. C’est l’étude de notre histoire familiale au travers de notre arbre généalogique, afin de mieux comprendre notre état physique ainsi que psychique, mais aussi nos réactions et les évènements de notre vie. Cet héritage que l’on en ait connaissance ou non (secret et non-dits), que l’on en ait conscience ou non influe sur notre vie.

Les traumatismes, les conflits vécus par nos ascendants ont un impact sur nos maladies, nos réactions, notre faiblesse constitutionnelle ou nos évènements de vie. Le simple fait de porter le prénom d’un de nos aïeux décédés peut influencer notre vie. Tous les conflits, traumatismes, secrets de famille, non-dits, maladies (héréditaires ou non) viennent créer des blocages et des charges dans notre vie. Ces blocages ne sont pas de notre fait, mais nous en héritons comme les biens transmis par nos parents.

La psychogénéalogie a été développée par Anne Ancelin Schützenberger, une psychologue française dans les années 70. Mais le concept avait déjà été mis en lumière par d’autres thérapeutes comme Françoise Dolto, Iván Boszormenyi-Nagy ou Didier Dumas.

L'héritage de mes ascendants est-il une fatalité ?

Heureusement non !

Nous sommes acteurs de notre vie. Effectuer des recherches pour savoir d’où l’on vient est un formidable levier pour se connaître et se comprendre. Cette transmission inconsciente amène des blocages qui nous freinent tant qu’on n’en a pas compris l’origine.

Nous ne pouvons pas effacer ce qui a été vécu par nos ancêtres, ou même ce qui a été vécu lors de notre conception (enfant désiré ou non, déception de l’un des parent quand le sexe de l’enfant a été connu, séparation pendant la grossesse, perte d’un jumeau…). Cependant nous pouvons décider de nous libérer de cet héritage et de briser le schéma. Parce que nous sommes souvent dans un schéma répétitif. Par exemple, si nous avons une relation compliquée avec l’argent, que nous connaissons beaucoup de faillite ou de dettes, il peut être intéressant de regarder si un ou plusieurs membres de notre lignée n’ont pas connu la même chose.

Porter le prénom d’un frère ou d’une sœur décédé avant notre naissance, ou la perte d’un jumeau, peut entraîner des comportements déviants pouvant aller jusqu’aux troubles de la personnalité. Nous avons pour héritage de vivre la vie de cet enfant décédé à sa place, il faut donc vivre pour deux. Nos parents ne pensaient pas à mal en faisant cela, bien souvent c’est en hommage ou en remplacement de cet enfant perdu dont ils n’ont pas fait le deuil.

Avec l’aide d’un thérapeute nous pouvons faire les liens et ainsi briser les cycles, pour repartir plus léger délestés de ce qui ne nous appartenait pas.

Ces loyautés inconscientes

Dans son ouvrage (les trahisons nécessaires) Nicole Prieur nous explique que nos comportements sont régis par des loyautés inconscientes. Par exemple, un enfant fera tout pour ses parents quitte à rester auprès d’eux sans vivre parce qu’ils lui ont donné la vie.

Ou bien lorsque tous les garçons de la lignée reprennent l’affaire familiale parce qu’il faut perpétuer l’héritage. L’enfant a-t-il le choix de sa carrière professionnelle réellement, ou cela est-il induit implicitement par la famille ? Ou encore la jalousie et la suspicion dans un couple, car les femmes de la famille ont toutes été des femmes trompées. Le procès du conjoint est déjà joué d’avance et bien souvent on attire à soit la tromperie de celui-ci par la répétition du schéma familial.

Ces loyautés qu’elles soient conscientes ou non nous empêchent d’avancer et d’être nous-même. Nicole prieuré nous propose de trahir de façon éthique, « trahir pour ne pas se trahir ». Cette trahison passe par la prise de conscience de nos blocages, mais aussi de nos besoins.

Comment briser les schémas ?

Dans un premier temps il peut être intéressant de faire votre arbre généalogique, de noter chaque personnes (y compris les enfants mort-nés et les fausses couches) avec leur travail et ce qui les caractérisent (traumatismes, s’il y a eu tromperie ou trahison, leurs passions, maladies, leurs peurs…). Une fois fait, vous aurez une vision d’ensemble vous permettant de voir si des histoires de vie vous font écho. Par exemple si vous avez vécu la trahison par tromperie de votre conjoint, peut-être que c’est récurant chez les parents du même sexe dans votre lignée.

Dans un second temps, prenez conscience que tout cela ne vous appartient pas, que vous ne souhaitez pas perpétuer cet héritage à vos descendants. Si cela vous semble compliqué vous pouvez vous faire aider d’un thérapeute afin de faire les liens. Il est là pour vous accompagner en fonction de vos blocages et questionnements.

Les outils systémiques

Les outils systémiques sont des actes symboliques, servant à prendre conscience de quelque choses ou de s’en libérer. On ouvre le champ des possibles au patient en changeant de perspective.

Le FAST (family system test) est un outil de mesure de la cohésion, de la qualité des frontières générationnelles, de la flexibilité de la structure familiale et de la hiérarchie créé par Thomas M Gehring en 1988. On place sur un damier des figurines qui représentent les membres de la famille et soi-même. Cet outil ludique permet au patient de décrire le fonctionnement familial en relief et de façon simplifiée. Cela permet d’observer le fonctionnement et de repérer d’éventuels dysfonctionnements familiaux.

Le jeu de la ficelle est un outil systémique dit de libération. On place autour de la taille du patient des ficelles reliées à des objets métalliques (cuillères, fourchettes, gobelets…). Les patients se déplacent et les objets font du bruit. Ces objets représentent symboliquement ce dont il veut couper les liens toxiques ou se libérer de l’héritage. Lorsque le patient se sent prêt, il va couper la ou les ficelles et symboliquement se libérer.

Bibliographie

L'accompagnement, la base de tout

La prise de conscience est un point de départ essentiel. Cependant un livre sur la psychogénéalogie ne vous guérira pas, il sera la base du travail que vous entreprenez sur vous. Les outils systémiques présentés sont efficaces mais à manier par un thérapeute qui est là pour vous accompagner. Celui-ci devra prendre le temps de faire une anamnèse avec vous, de cibler vos difficultés et besoins, d’établir des objectifs avec vous dans une prise en charge globale. Avec un accompagnement adapté et sécurisé vous pourrez inverser la vapeur et reprendre les rênes de votre vie.

À bientôt pour un nouvel article mes petits rêveurs !

Qu'est-ce que la psychogénéalogie ?
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Racine schématisant les ancêtre des individus
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Personne se faisant accompagner sur la psychogénéalogie
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